Henri Christophe, né sur l'île de Grenade en 1767 selon les historiens, est arrivé à Saint-Domingue comme esclave. Stratège engagé, il participe activement à la révolution et devient l'un des héros de l'indépendance d'Haïti en 1804. Haut gradé dans l'armée, il est le digne successeur de Jean-Jacques Dessalines à la tête du pays en 1806. Mais, comme Dessalines, il est victime de complots et se retire dans le nord où il établit son royaume. Le général Alexandre Pétion, beaucoup moins hostile à la France, règne sur le sud de l'île. Le pays se scinde en deux et Haïti connaît sa première guerre civile. Henri Christophe fut un grand défenseur de la liberté des Haïtiens. Pour ce faire, le mot d'ordre absolu était la non-soumission à l'oppresseur français, et le renforcement des frontières. Cela a conduit à la construction de monuments tels que la citadelle Laferrière. Il avait à cœur de développer le système éducatif tourné principalement vers l'art manuel et de relancer la relance de l'économie du pays. Il entreprend donc de maintenir le système "plantationnaire" (société dont le fondement socio-économique est la pratique de l'agriculture, souvent basée sur un système esclavagiste) afin d'exporter massivement du sucre et du café. Cependant, les objectifs commerciaux du royaume sont difficiles à atteindre, surtout dans ce contexte post-colonial. Les agriculteurs qui manifestent une certaine hostilité à l'égard du système "plantationnaire" sont cruellement réprimés. Il en résulte un mécontentement qui s'amplifie du fait de la comparaison avec la politique beaucoup plus permissive du général Pétion. Christophe est progressivement désavoué par son peuple et finit par se suicider en se tirant une balle dans la tête. Dans un contexte post-colonial, le manque d'unité n'a-t-il pas provoqué la chute de ce nouvel État indépendant ? Caribbeanfull yours 🏝️